C’est l’histoire d’une vache qui fait prout… et elle est pas drôle.
Mais on va y revenir un peu plus loin 😅
L’écologie, c’est un sujet culpabilisant. On ne va pas en remettre une couche, on est sûr que vous faites ce qui vous semble juste.
Par contre, on est une appli de produits d’occasion. On a donc pensé que le sujet pourrait en intéresser certaines et certains, et intriguer les autres.
C’est aussi un peu plus bas dans cette page qu’on parle de nos imperfections en termes d’impact sur l’environnement, et des limites de ce calcul.
Mais commençons par le commencement…
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Le carbone, c’est ce qu’il y a par exemple dans les mines des crayons, les volants tuning, et les bulles de Coca Cola. Ces bulles, c’est en fait un gaz qui s’appelle le dioxyde de carbone (CO₂). Il est très présent dans l’air autour de nous : les arbres l’absorbent, nous en rejetons en respirant, et malheureusement, il fait partie des gaz dits “à effet de serre”.
Plus les gaz à effet de serre sont présents dans l’atmosphère, plus les rayons du soleil sont intensifiés, et plus il fait chaud. Un peu comme dans une serre. Seulement voilà, la vie sur notre planète est calée sur une certaine température. Si on dérègle le thermostat, on met la vie en danger.
L’impact carbone, c’est la quantité de gaz à effet de serre qui a été produite par les trucs qu’on achète, ou par les moyens de transport qu’on utilise. Et donc, qui participent à casser la planète.
Cet objet dans le magasin, on oublie parfois qu’avant d’arriver dans le rayon, il a été : conçu puis fabriqué puis emballé puis transporté. Pour chacune de ces étapes, on peut estimer la quantité de gaz à effet de serre produite. Une unité a été choisie : les kilogrammes de dioxyde de carbone (kg éq. CO₂).
Le calcul est balèze, parce que :
Il y a plein de modes de calcul différents. En France, on a un organisme qui s’appelle l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). L’ADEME est réputée dans le monde entier pour son système de calcul de référence. On s’est appuyé sur les chiffres qu’ils mettent à disposition.
Sur leur convertisseur en ligne, ils nous apprennent par exemple que :
On est tellement habitué·e·s à acheter des choses qu’on oublie parfois qu’elles ne sont pas tombées du ciel. Les kg éq. CO₂ sont là pour donner un ordre d’idée.
Il y a des personnes qui mesurent l’impact carbone de tout ce qu’elles font, jusqu’à avoir un bilan à l’année. Pour avoir des ordres de grandeur, on a regardé une étude de fin 2021 du Ministère de la transition écologique.
En France, la moyenne c’est 9 tonnes éq. CO₂ par personne et par an. 9 000 kg éq. CO₂. Là dedans, on a principalement les transports (voiture, avion), la nourriture (viande), le chauffage et ce que l’on achète (vêtements, électronique, etc.)
Ce chiffre est bien sûr variable d’une personne à l’autre, souvent en fonction du niveau de revenus. Notre plus gros milliardaire français, totalise 176 000 kg éq. CO₂ (176 tonnes) en un seul mois avec son jet privé (à suivre en temps réel sur l’avion de Bernard). À ce rythme, là, ça fait 2 112 000 kg éq. CO₂ (2112 tonnes) par an.
Le problème, c’est que les scientifiques sont très clairs : pour garder notre monde vivable, il faudrait être entre 1,6 tonne et 2,8 tonnes par personne et par an. Si c’est moins, c’est encore mieux. Ces mêmes scientifiques nous donnent la principale clé pour y arriver : consommer moins.
Si vous voulez calculer votre Impact carbone avec le simulateur de l’ADEME, c’est par ici.
On a voulu voir si entre acheter neuf, acheter d’occasion ou ne pas acheter, c’était vraiment pas pareil. Vous allez voir que ça n’a pas été simple, et qu’on a bien failli ne pas s’en sortir.
Par où commencer ? On a contacté une entreprise qui s’appelle Kabaun, et qui fait ça comme travail. Calculer du kg éq. CO₂ toute la journée. Si si, on vous jure. Ils nous ont beaucoup aidé à lancer le projet.
Avec eux, on a commencé par les vêtements. À ce moment-là, c’était 75% du catalogue de Beebs (bon, en plus, Alex, le gars de chez Kabaun, il a dit que c’est le plus “facile”, même si c’est pas non plus les doigts dans le nez). On était déjà très contents.
Un an plus tard, Augustin est arrivé chez Beebs et a repris le flambeau. Avec sa patience, sa curiosité (et son nœud papillon 😎), il a épluché méthodiquement le reste du catalogue. Aujourd’hui, 88% des produits ajoutés sur Beebs ont leur impact Carbone disponible.
Pour la plupart des calculs, nous sommes ont partis des chiffres de l’ADEME. Vous vous souvenez ? C’est l’organisme français qui fait référence dans le monde pour les données du kg éq. CO₂.
Bon, parfois, on n’a pas trouvé du côté de l’ADEME. Dans ce cas, Augustin a épluché des publications où les sources scientifiques étaient précisées (même si parfois c’était en allemand). Dans ce cas, on a mis le détail dans la page d’explications de la catégorie concernée.
Prenons l’exemple d’un pull.
Grâce à l’ADEME, on connaît l’équivalent en kg éq. CO₂ moyen de l’achat d’un vêtement neuf. Tissu, fabrication du vêtement, transport, mise en rayon… Ces chiffres tiennent compte de toutes les étapes.
Sauf que voilà, à l’ADEME, ils ont fait les t-shirts et les jeans, mais il n’y avait pas tout. Par exemple, les bodys bébé ne sont pas dedans. Et en plus, un t-shirt adulte, c’est quand même pas tout à fait la même surface de tissu qu’un t-shirt 3 mois.
C’est là qu’on a créé notre propre calcul pour ajuster les kg éq. CO₂ des vêtements en fonction de leur surface de tissu 😎. Oui oui, ça veut dire qu’on a récupéré les moyennes de surface corporelles des enfants. Pour avoir la classe à un dîner, sachez par exemple qu’un petit garçon de 2 ans a un corps d’environ 0,5221674877 m².
Grâce à cet ajustement, on sait qu’un pull neuf en laine taille 2 ans, c’est 16,89 kg éq. CO₂. C’est à dire 3 fois moins qu’un pull adulte en taille M à 53 kg éq. CO₂.
Pour les vêtements neufs, on a donc notre équivalent. C’est le premier chiffre qu’on vous indique sur la page produit de Beebs.
Et si vous achetez ce même pull, mais d’occasion sur Beebs ? Qu’est ce qui génère des kg éq. CO₂ ? On a listé :
Commençons par la livraison. On a interrogé nos transporteurs (Mondial Relay, Chronopost, etc.). On leur a demandé plein d’infos.
Par exemple, le carburant utilisé et le volume des camions nous permettent de trouver l’équivalent kg éq. CO₂ d’un kilomètre grâce à l’ADEME —et oui, encore eux. Par exemple, prenons un colis qui part dans un utilitaire Diesel de moins de 3,5 tonnes. On regarde sur l’ADEME, et pouf, ça fait 0,673 kg éq. CO₂ par kilomètre.
On a ensuite pris la distance entre le département de départ de la commande et son département d’arrivée —chez vous quoi. Par exemple, avec notre colis : pour aller de l’Ille et Vilaine à la Loire Atlantique, c’est-à-dire 100km, notre camion va donc générer 67,3 kg éq. CO₂.
Quand une personne fait son premier achat sur Beebs, elle n’a pas encore renseigné son adresse. Quand on ne l’a pas, on a décidé de prendre la distance moyenne sur Beebs : 480 km. Promis, on va chercher à affiner tout ça dans le futur.
Les colis ne sont pas tout seuls dans le camion. De ce qu’on a compris, les transporteurs sont des rois de l’optimisation, les camions ne sont quasi jamais vides.Le poids a son importance. Vous le savez, parce que quand vous partez en vacances voiture pleine, avec le lit parapluie, la draisienne, la poussette et les valises des enfants… Ça consomme plus.
En moyenne, il y a 180 colis dans un camion, pour un total de 0,324 tonnes. Pour connaître l’impact d’un seul colis (celui avec le pull 2 ans en laine), attention, là on sort la formule de maths…
On part de nos 67,3 kg éq. CO₂ pour ce trajet, qu’on multiplie par le poids moyen du chargement, 0,324 tonnes, et on divise le tout par notre nombre moyen de colis, 180. On arrive à 0,121 kg éq. CO₂.
Vous vous rappelez que le pull neuf, pour être fabriqué et transporté jusqu’au point de vente, il avait provoqué 16,89 kg éq. CO₂. Et bien déjà, on sait que pour un pull équivalent acheté d’occasion sur Beebs, la partie livraison, c’est 0,121 kg éq. CO₂.
Oui, c’est beaucoup moins. Mais il n’y a pas que la livraison qu’il faut comptabiliser. C’est le sujet de la partie suivante.
Mais non, on ne parle pas du serveur du resto, celui avec le plateau de bières. On parle des gros ordinateurs tout le temps allumés qui servent à faire fonctionner Beebs. De l’électricité qui leur sert à communiquer avec votre application Beebs. On a voulu ajouter ça au calcul.
Alors ça consomme quoi, un serveur 🍺 ? Pour le savoir, on a compté le nombre d’échanges d’informations qu’il y a à chaque achat Beebs. La recherche, l’affichage de chaque produit, l’ajout au panier, les messages, etc. On en a compté 300 en moyenne.
Et ici encore, l’ADEME nous aide en nous disant qu’un échange d’informations, c’est entre 0,00101 kg éq. CO₂ pour un message texte et 0,035 kg éq. CO₂ pour une image. On a croisé ça avec nos chiffres, et ça nous a donné 0,303 kg éq. CO₂ par achat.
L’addition pour un pull 2 ans acheté d’occasion sur Beebs, c’est donc :
• Livraison : 0,121 kg éq. CO₂
• Fonctionnement de Beebs : 0,303 kg éq. CO₂
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Total de 0,424 kg éq. CO₂
Pour rappel, si vous en achetez un neuf, c’est 16,89 kg éq. CO₂, soit 39 fois plus.
On pourrait faire 16,89 kg éq. CO₂ moins 0,423 kg éq. CO₂ égalent 16,47 kg éq. CO₂₂ d’économies pour la planète. Mais on ne va pas le faire, et voilà pourquoi.
On a fait exactement pareil que pour ce pull pour tous les autres produits où c’était possible. On est partis de données de l’ADEME, et quand il y avait besoin, on a ajusté en fonction des quantités, de la surface, du poids, etc.
Pour une écharpe tricotée, on est partis de l’impact Carbone d’une pelote de laine multiplié par la quantité de laine nécessaire. Pour le lait, si on connaît l’impact pour un demi-litre, on peut l’adapter à 1 litre. Et ainsi de suite.
Oui, Augustin a fait un vrai travail de fourmi.
La première raison, c’est que si on n’achète pas ce pull, ce serait 0 kg éq. CO₂. Le chiffre idéal, zéro.
On ne sait pas si vous en aviez besoin, de ce pull. On ne sait pas si on doit comparer au neuf (16,89 kg éq. CO₂) ou à rien (0 kg éq. CO₂). C’est à vous de voir, et ça ne nous regarde pas.
Il y a donc deux façons de voir la chose :
Donc on ne va pas se lancer dans les conclusions façon Madame Irma, même si c’est classe. On a décidé que déjà, vous donner les infos pour que vous puissiez décider, c’était un bon début.
Surtout que cette info, est-ce qu’elle est vraiment fiable ? En grande partie. Le paragraphe suivant vous parle des trucs qui restent un peu approximatifs.
On a essayé de faire au mieux. Voilà ce qu’on pourrait améliorer :
Les chiffres de l’ADEME sont des moyennes. On ne peut donc pas faire du cas par cas. Un pull fabriqué en France, c’est beaucoup d’économies de transport. Et il y a des tas de procédés de fabrication différents, plus ou moins polluants —et cette dinguerie de licorne arc-en-ciel en strass ne doit pas forcément aider.
On ne sait pas si le pull vendu sur Beebs a déjà été porté par un ou dix enfants, ou bien si c’est un cadeau qui a failli partir direct à la poubelle.
Connaître le cycle de vie d’un produit permettrait de savoir quelle part de l’impact de départ (16,89 kg éq. CO₂) devient notre responsabilité quand on achète sur Beebs. Par exemple, si un pull passe par 6 enfants, on pourrait dire que la responsabilité est répartie entre les propriétaires successifs, soit un impact de 2,815 kg éq. CO₂ chacun.
On n’a pas moyen de connaitre l’historique d’un pull, d’un jouet, d’un livre, d’un paquet de couches… Ni ce que vous allez en faire quand vous n’en aurez plus besoin (bon, les couches usagées, si on sait).
Est-ce qu’on a raison de faire comme si la personne qui achète le produit neuf était responsable de la totalité des 16,89 kg éq. CO₂ issus de la fabrication ?
…Et personne ne l’est ! Présenter cet impact carbone sur Beebs, c’est un pas vers ce qui nous semble être le bon chemin. On essaye petit à petit, de faire les choses de mieux en mieux. On a des tas de sujets sur lesquels on peut s’améliorer.
Par exemple, on fait des promos. Et les promos, ça pousse parfois à acheter plus. Même si c’est de l’occasion, consommer moins reste une des meilleures manières de réduire son impact carbone. Ces promos ne sont donc pas très logiques par rapport à ce qu’on vient de raconter dans cette page. Ce qui serait intéressant, c’est de trouver d’autres solutions pour vous filer un coup de main au porte-monnaie et faire connaître Beebs. On a du boulot ! L’enfer est le pâté des bonnes intentions.
D’ailleurs, si vous avez des objections, des remarques, des questions… On est preneurs à hello@beebs.app
Sur d’autres sujets que l’écologie, vous l’aviez peut-être vu passer, on essaie aussi de faire attention à lâcher la grappe aux parents, parce qu’on pense que ce n’est pas notre rôle en tant que marque. Là dessus aussi, on a encore du chemin à faire.
Si vous êtes arrivés jusque-là, c’est que l’impact carbone a éveillé votre curiosité. Ou alors, c’est que vous êtes dans l’humour cacaprout de vache. Deux raisons super valables.
On espère aussi que les gens pointus sur le sujet de l’environnement trouveront leur compte avec cette première étape et nos explications.
Quand on cherche à comprendre ce que nos achats font à la planète, l’impact carbone n’est pas la seule chose intéressante. Il y a par exemple la façon dont les agriculteurs font pousser le coton, qui a des conséquences sur l’équilibre des insectes, des animaux et des sols.
Il y a aussi la quantité d’eau utilisée. Le Water Footprint Network a par exemple compté qu’il fallait environ 10.000 litres d’eau pour produire 1 kilo de fibres de coton ! Cette quantité d’eau, on pourrait l’indiquer aussi pour chaque article sur Beebs. Mais bon, il va falloir refaire quelques calculs… Ça sera une prochaine étape !
En tout cas, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on aura révisé nos maths 😅
Ps. On le redit, vos retours, arguments, avis sont très bienvenus. Que vous vous y connaissiez ou non. On les attend de pied ferme à hello@beebs.app
Ps2. Retrouvez votre impact carbone total sur l’application dans Mon compte › Bilan carbone
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